02/04/2010
(UK) Ashes to Ashes : une dernière saison pour résoudre ces énigmes temporelles ?
On y est ! Je ne vous cache pas mon excitation ; certains téléphages auront attendu des réponses aux mystères temporels relatifs à une île perdue, mais pour moi, ce premier semestre 2010 sera marqué par les réponses à une autre énigme temporelle ! Car ce soir débute un bien beau week-end en terres sériephiles britanniques avec, tout d'abord, la reprise de Ashes to Ashes, le spin-off de Life on Mars, qui nous revient pour sa troisième et dernière saison. L'occasion aujourd'hui d'évoquer un peu la série ; ce qu'elle nous a déjà offert et les attentes suscitées par le series finale de l'an passé.
(J'en profite pour préciser que Ashes to Ashes sera reviewée sur ce blog épisodes par épisodes. Au programme donc, à partir de ce week-end, un menu 100% UK et BBC avec Ashes to Ashes et Doctor Who, histoire de faire honneur à la bannière qui trône en haut de la page.)
Reprenons au commencement. Spin-off changeant de décennie, Ashes to Ashes va se réapproprier les codes scénaristiques se trouvant à la base de Life on Mars. La transition entre les deux s'opère assez naturellement, car l'héroïne, Alex Drake (Keeley Hawes), n'est pas seulement policière, elle est également psychologue. Et surtout, elle a lu les rapports concernant le "cas Sam Tyler", notamment ceux dans lesquels il a raconté son expérience vécue en 1973 lors de son bref "retour" dans le présent. Ashes to Ashes reproduit le même schéma de départ : placée entre la vie et la mort en 2008, après s'être fait tirer dessus, la jeune femme se réveille en 1981, au sein d'une équipe très familière, composée des mêmes policiers dont parlait Sam. Mais Alex dispose de l'expérience passée de son collègue, ainsi que d'une raison supplémentaire de s'accrocher à sa vie et au présent : elle est la mère d'une petite fille, qui va constituer sa motivation première tout au long des deux premières saisons.
A partir de ce synopsis s'inscrivant dans une directe continuité de son prédécesseur, Ashes to Ashes allait avoir la lourde tâche de trouver un juste équilibre entre la franchise à laquelle elle appartenait et sa propre identité. Encore une fois, prendre le relais de Life on Mars n'était pas chose aisée, pas seulement en raison de sa qualité de "série dérivée". Dans ma review, la semaine dernière, j'avais souligné combien Life on Mars était une série qui fonctionnait grâce à l'attachement de ses téléspectateurs : elle avait réussi à nouer une relation basée sur l'affectif, un des éléments les plus subjectifs et, surtout, des plus volatiles qui soit... Or, c'est cet aspect qui générait l'alchimie faisant de la série, une fiction à part qui s'était imposée avec une telle force dans le paysage télévisuel. Mais il n'existe pas de science exacte pour reproduire un tel résultat, qui est la conséquence directe d'un équilibre fragile entre les personnages, les situations mises en scène, les acteurs, ou encore l'ambiance générale.
Transposer l'action dans les années 80, en remplaçant Sam par Alex et en reprenant les mêmes ingrédients que l'originale, ne garantissait aucunement un succès similaire. C'est sans doute pour cela que Ashes to Ashes commença d'abord par se chercher un peu...
Ne souhaitant pas reproduire un simple copier-coller de la quête de Sam, dont nous avions été témoin au cours des deux années précédentes, Ashes to Ashes choisissait tout d'abord de pleinement exploiter le fait qu'Alex connaissait l'expérience de 1973 et qu'elle disposait donc déjà d'une théorie pré-constituée sur ces évènements. Réagissant en psychologue, elle déconstruit cette réalité des années 80, s'imposant dès le départ une prise de distance avec cet univers dans lequel elle est embarquée malgré elle. Si bien qu'au cours de la première saison, en sur-analysant l'ensemble et en réduisant les personnages qui l'entourent à des "constructions mentales", Alex rationalise à l'extrême le concept de départ de la franchise. Les doutes, les pointes de folie et d'hallucinations, qui avaient pu plonger Sam dans un tourbillon entre fantastique et folie, s'effaçaient donc derrière la froide rationnalité d'une psychologue qui ne reconnaît pas la vie propre de ce monde des années 80. Cet excès de prise de contrôle sur la réalité, ne laissant presque plus de place au mystère, et présentant comme certaine la théorie d'Alex, selon laquelle, tout cela serait une création de son cerveau comateux, une reproduction mentale due au fait qu'elle a lue les dossiers sur Sam, bouscula un peu l'équilibre traditionnel de la franchise. Life on Mars était faite de mystère, une balade non identifiée, une invitation aux frontières de l'imaginaire, de la réalité et de la science. Ashes to Ashes réduisait cet acquis à sa plus simple expression, ne laissant survivre qu'un seul aspect. Cela explique sans doute les difficultés initiales de la série : à trop vouloir se démarquer et proposer une façon de fonctionner propre, elle se détachait également de ce qui avait fait l'attrait principal de sa grande soeur. La première saison ne fut pas désagréable à suivre, loin de là, et elle eut ses bons moments, mais le téléspectateur garda l'impression qu'il manquait quelque chose au tableau.
C'est pourquoi l'évolution amorcée au cours de la saison 2 fut particulièrement bienvenue. La série renouait en effet avec ce mélange des genres, remettant en cause les certitudes d'Alex et opérant une redistribution des cartes des plus intrigantes. Plus aboutie que la précédente, sa construction bénéficiait d'un solide fil rouge, avec une affaire de policiers corrompus. Comme dans Life on Mars, les actions d'Alex ont une répercussion sur son état de santé dans le présent/futur, métaphores des problèmes qu'elle y rencontre et qu'elle doit résoudre. Seulement, cette fois, les scénaristes n'hésitent pas à abattre certains pans de la réalité, en brouillant un peu plus les rapports temporels entre les deux époques. La nature même de cet univers où les années 80 ont été recréées devient une question centrale, s'éloignant des froides analyses cliniques délivrées par Alex aux débuts. L'introduction de Martin Summers, un autre patient de l'hôpital, est déterminante et permet à la saison de renouer avec cette zone trouble d'incertitudes, dans laquelle Life on Mars excellait. Au-delà d'une reprise en main du concept même de la franchise, le personnage d'Alex se rapproche également de plus en plus de celui de Sam. Le détachement obsessionnel qu'elle avait mis en place comme mécanisme de défense se fissure peu à peu. Son obsession de rentrer prend le pas sur tout le reste, consciente que tous les obstacles qu'elle rencontre sont des formes de mise à l'épreuve, qui culminent dans un final d'anthologie.
En somme, après une première saison plus clinique et moins intensément humaine que ce à quoi la franchise nous avait habitué, la deuxième renoue avec une tradition de mélange des genres, remettant en cause bien des certitudes et se réappropriant pleinement le concept en renouvelant les questions laissées sans réponse pour le téléspectateur.
Cela nous conduit évidemment à évoquer ce fameux final de la saison 2. J'ai revu ce huitième épisode dimanche dernier, afin de réactiver mes souvenirs. Il m'a rappelé à quel point l'attente de cette dernière saison fut si insupportable. Concluant les storylines en apothéose sur une série de scènes d'anthologie, Ashes to Ashes nous offrait plusieurs confrontations intenses, d'une part entre Summers et Alex, mais surtout, d'autre part, entre Gene et Alex. Leurs rapports s'étaient dégradés au cours de la saison. La confiance avait disparu, laissant place à une méfiance réciproque, exacerbée du côté de Gene dans ce dernier épisode. La résolution de l'intrigue des flics corrompus, permettant du même coup de mettre Summers hors-jeu, se termine dans une fusillade, où les circonstances conduisent, par accident, son supérieur à abattre Alex par balle. Tout cela constitue le déclic symbolique nécessaire ; l'élément décisif qui permet à la jeune femme de se réveiller du coma dans lequel elle était plongée dans le présent. Sa tâche est accomplie : sa quête d'un retour en 2008, sa volonté de retrouver sa fille... toutes ces obsessions pour lesquelles elle a luttées au cours des deux saisons qui viennent de s'écouler.
Seulement, c'est dans ce moment d'euphorie, qui se présentait comme l'happy end vers laquelle la série toute entière tendait, que les scénaristes choisissent d'abattre le dernier mur de réalité, la dernière séparation existant entre passé et futur/présent. Car Alex, en 2008, retrouve les hallucinations dont elle était devenue coutumière dans le passé. Ces voix lointaines qui lui indiquaient qu'elle était à l'hôpital, dans le coma. Seulement, cette fois, le rapport à la réalité est inversé. Ici, c'est Gene qui l'informe de son état de santé, à travers les écrans d'ordinateurs qui l'entourent : elle est plongée en réanimation dans ces années 80 qu'elle vient juste de parvenir à quitter et Gene se retrouve accusé de l'avoir, volontairement, blessée. Le lien n'est, une nouvelle fois, pas rompu avec ce passé dont Alex, comme Sam, était parvenue à s'extraire. Continuation logique de l'évolution amorcée au cours de la saison, Ashes to Ashes opère une redistribution des cartes des plus bouleversantes. Une seule envie pour le téléspectateur : la suite !
Bilan : Initialement spin-off hésitant sur l'héritage à accepter en provenance de Life on Mars, Ashes to Ashes aura prouvé la ressource de ses scénaristes, toujours à la recherche de l'équilibre permettant à la série de trouver sa tonalité et son identité. Après une première saison où ne perçait peut-être pas assez cette pointe de folie, ce caractère non catégorisable, si étrange, de la franchise, la deuxième aura bénéficié d'une construction globale plus aboutie, mais aussi d'une réappropriation passionnante et des plus intrigantes des bases de la série. Le final laissait en suspens de nombreuses nouvelles questions qui expliquent la grande attente suscitée par cette saison 3 ; car toutes les réponses nous sont promises, pour ce qui devrait être une vraie conclusion de la franchise.
NOTE : 8/10
Une bande-annonce de cette saison 3 :
08:24 Publié dans (Séries britanniques), Ashes to Ashes / Life on Mars | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bbc, ashes to ashes, keeley hawes, philip glenister | Facebook |
24/03/2010
(UK) Life on Mars : Am I mad, in a coma, or back in time ?
La dernière et troisième saison de Ashes to Ashes débutera le 2 avril prochain sur BBC1, ouvrant un week-end pascal particulièrement savoureux pour les amateurs de séries britanniques, puisque le lendemain marquera les débuts de la très attendue cinquième saison de Doctor Who. Le retour de deux de mes séries préférées actuelles, mine de rien, ce printemps téléphagique en cours et futur est des plus attractif.
La dernière saison de Ashes to Ashes est annoncée comme devant venir "boucler la boucle" entamée par Life on Mars, nous promettant des explications, mais aussi une vraie conclusion. L'attente est donc à son comble ; l'impatience grandit chaque jour un peu plus, tandis que la campagne de promotion commence dans les médias. Cependant, avant d'évoquer Ashes to Ashes, il est sans doute opportun de revenir aux origines du concept, de repartir dans les années 70 aux côtés de Sam Tyler, en vous parlant, aujourd'hui, de Life on Mars.
Je vous avoue que j'ai toujours eu beaucoup de mal à retranscrire avec des mots l'intense ressenti émotionnel, sans doute très subjectif, que suscite chez moi cette série. Elle fait partie de ces fictions que je vais savourer, mais où, après le visionnage, je n'aurais pas le besoin d'exprimer, d'analyser, l'expérience je viens de vivre... Si elle est ainsi associée au syndrome de la page blanche, c'est sans doute parce que Life on Mars est, dans mon coeur de téléphage, profondément liée à l'affectif ; la part rationnelle du critique étant obscurcie par les élans de son coeur.
Pour ceux qui auraient vécu sur Mars (littéralement) au cours des dernières années, reprenons au commencement. Le synopsis de la série est à la fois original, maniant de grandes questions a priori complexes, mais aussi d'une simplicité presque désarmante dans son traitement du quotidien. Sam Tyler, policier à Manchester en 2006, est renversé par une voiture au cours d'une enquête, lors du pilote de la série. Il perd connaissance et se réveille alors en 1973. Une interrogation lancinante, en forme de fil rouge, va guider le téléspectateur à travers les deux saisons que compte la série, ainsi résumée par Sam dans le générique du début : Am I mad, in a coma, or back in time ?
Life on Mars s'impose tout d'abord une série d'ambiance ; elle mise et capitalise sur une fibre nostalgique inconsciente en redonnant vie aux années 70, présentant, avec ses reconstitutions stéréotypées à dessein, une forme d'hommage aux cop-shows de cette époque-là... Entre course-poursuites en voitures ronflantes, policiers jouant encore aux cow-boys, voire pseudo justiciers, dans les rues de leur ville et règles disciplinaires intervenant à éclipse suivant les circonstances, tous ces ingrédients se retrouvent d'une façon très condensée dans Life on Mars. Ne vous y trompez pas : il n'y a pas de réelle volonté de reconstitution rigoureuse derrière ce portrait très coloré, l'image renvoyée correspond plutôt au mythe télévisé associé à cette période. C'est donc sur un tableau fictif, reposant en grande partie sur l'imaginaire collectif partagé consciemment ou inconscimment par chaque téléspectateur, que la série va se construire un décor attractif, tranchant volontairement avec le genre policier moderne qui inondent nos ondes. Au final, ce qui est proposé, ce sont un peu des années 70 revisitées par l'esprit d'une personne dont la mémoire biaisée mêlerait quelques souvenirs personnels et tout une série de clichés classiques ayant une origine culturelle.
Si le téléspectateur redécouvre, par le biais de cette remise au goût du jour, un certain nombre de codes scénaristiques, parfois assez directs, pour ne pas dire simpliste, d'une époque plus manichéenne, moins nuancée dans son rapport à l'ordre, cette atmosphère se révèle être un des atouts majeurs de la série. D'autant que l'immersion 70s' passe également par des détails plus formels : les costumes, mais aussi et surtout une excellente bande-son musicale, très fournie et particulièrement bien choisie, qui offre un retour en arrière entraînant, tout aussi symbolique, au téléspectateur.
Au-delà de ce dépaysement sympathique, Life on Mars bénéficie également de son concept, qui permet un intrigant mélange des genres, offrant la possibilité d'alterner différentes tonalités. En effet, certes, la série se présente sous l'apparence d'un cop-show -tout droit sorti des 70s'- et va donc proposer diverses enquêtes occupant chaque épisode. Des affaires pouvant avoir une connotation très marquée par l'époque, mais on y trouve également des intrigues très classiques. Seulement, et Life on Mars ne vous le fera jamais oublier, Sam Tyler n'est pas un simple policier qui évoluerait dans un formula-show traditionnel. La confusion, source de mystère et de tant d'interrogations, qui entoure sa présence dans les 70s' est savamment entretenue tout au long de la série. Si les scénaristes nous donnent des pistes et des indices penchant pour l'une ou l'autre des explications proposées au début de chaque épisode, la série va s'avérer particulièrement réussie pour progressivement diluer les repères de la réalité, faisant peu à peu disparaître, par des hallucinations tout autant que par les étranges coïncidences qu'il croise, la frontière qui préserve la santé mentale de son héros.
De policière, la série flirte ainsi parfois avec le surnaturel. Ce fantastique de façade, jamais pleinement consacré, est utilisé pour mettre au défi la tentative de maintien de rationnalité du show. Quels sont les points de repère que Sam peut conserver ? Ne glisse-t-il pas peu à peu vers une assimilation de cet univers si coloré des 70s' ? Son comportement gardera toujours une profonde ambivalence, tiraillée entre deux priorités : ce qui l'entoure dans l'immédiat et son analyse extérieure et détachée de la situation dans laquelle il se trouve bloqué. Au fond, la thématique récurrente, qui constitue le coeur de la série, est celle de la perte du sens de la réalité. Un égarement progressif qui culminera avec le déchirant - mais sonnant si juste - final.
Au-delà d'une métaphore identitaire aux accents de tragédie, Life on Mars ne repose pas uniquement sur cette toile de fond prenante et originale. En effet, la série ne se serait pas imposée avec une telle force à l'écran sans des protagonistes qui en sont la véritable âme. L'équipe policière, au sein de laquelle Sam Tyler est parachuté, est dirigée par un DI, Gene Hunt, personnalité forte qui défie toute catégorisation : il a ses ambiguïtés éthiques mais demeure instinctivement attaché à son métier et à la mission qu'il sous-tend. Ce personnage est profondément marqué, tant par les moeurs de son époque, que par les stéréotypes associés depuis dans l'imaginaire du public. Bien souvent, l'intérêt des épisodes va résider plus dans la confrontation explosives des deux approches, souvent presque antinomiques, incarnées par Sam et par Gene, plutôt que dans le fond de l'enquête menée qui n'est pas toujours des plus fouillées. Ici encore, l'opposition s'inscrit dans une lignée classique : les méthodes policières de travail des années 2000 n'ayant pas grand chose de commun avec ce qui peut être perçu comme le tourbillon des années 70. L'aspect très rigoriste, mais aussi très humain et souvent touchant, de Sam se heurte aux initiatives pragmatiques, détachése du code de bonnes conduites, et fonctionnant à l'instinct, que symbolise Gene.
Le clash était inévitable - et même recherché - et il va suivre un développement intéressant, s'inscrivant dans la logique du petit écran. En effet, si la construction des épisodes, de l'affaire du jour jusqu'aux oppositions de vues qu'elle génèrera chez nos deux principaux personnages, peut apparaître un peu répétitive sur le long terme, il faut cependant préciser qu'elle ne suit pas toujours avec rigueur un schéma invariable. Peu à peu, Gene et Sam vont parvenir à une certaine compréhension réciproque, où vont poindre les bases d'une amitié, mais aussi une forme de respect. Bénéficiant de cette complicité relative et du théorème selon lequel les opposés s'attirent, Life on Mars s'inscrit dans la lignée de ces bromances explosives particulièrement appréciées du petit écran. Pour parfaire cela, les excellents acteurs qui composent ce duo, John Simm et Philip Glenister, délivrent des performances parfaites, aux accents charismatiques très magnétiques et à l'alchimie évidente à l'écran.
Bilan : Sans révolutionner le petit écran, Life on Mars aura réussi à pleinement capitaliser sur un concept de départ original, qui l'aura conduit à utiliser des ingrédients classiques dont la force va être de parvenir, avec beaucoup de naturel, à toucher la fibre affective du téléspectateur. Qu'il s'agisse de l'attrait nostalgique, de cette étrange ambiance indéfinissable naviguant entre faux policier et quête identitaire, entre drames et décalages humoristiques, l'attrait de la série restera sa capacité à se faire apprécier instinctivement, notamment par le biais de personnages très attachants.
NOTE : 8,5/10
Le générique de la série :
Une bande-annonce (de la première saison) :
07:57 Publié dans (Séries britanniques), Ashes to Ashes / Life on Mars | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : life on mars, bbc, john simm, philip glenister, liz white, dean andrews, marshall lancaster | Facebook |
28/11/2009
(UK) Demons, saison 1 : vade retro
Cela doit venir de mon naturel optimiste, mais vous avez sans doute remarqué que je privilégie dans mes récits d'aventures en terres téléphagiques, les "séries qu'il peut être sympa de regarder", par opposition aux "séries à oublier". C'est qu'il n'est jamais agréable de revenir sur une mauvaise expérience télévisée, sur la dernière déception sériephile que l'on a connue. Parce qu'aussi, en ces périodes de doutes, je préfère me concentrer sur le positif. Après tout, ce blog traduit une volonté de vous faire partager ce que j'aime (avec quelques nuances), il n'est pas là afin de servir d'exécutoire pour mes dernières réactions épidermiques contre telles ou telles découvertes (même si évacuer sa frustration est parfois nécessaire).
Si bien que vous ne savez presque rien de la face obscure de ma vie sériephile. Quel est mon dernier abandon en date de séries en cours ? Quels effroyables pilotes j'ai tentés cette semaine pour instantanément les oublier ensuite ? Or, la téléphagie, ce n'est pas une passion toute rose qui se vit toujours avec plaisir. Elle passe aussi par des périodes creuses, de recherches sans fin de petites étincelles, et comporte son lot d'expériences plus ou moins traumatisantes devant son petit écran. Car, soyons réaliste, statistiquement, les séries décevantes sont supérieures en nombre aux intéressantes. Même en sélectionnant les synopsis, en gardant un oeil sur les critiques de confrères avisés, notre curiosité intarissable nous conduit invariablement vers des sentiers de traverse. Bien sûr, il est mieux de se faire une opinion sur une série par son propre visionnage ; mais parfois, avec le recul, on se dit qu'il aurait quand même été plus avisé de s'épargner certaines peines et de sauver une heure de son temps.
Cette longue introduction pour vous parler d'une série britannique dont l'arrivée en France est prévue ce lundi 30 novembre sur TF6 : Demons. Projet initié par ITV, dans le but de surfer sur le renouveau du genre fantastique, cette fiction fut enterrée, à l'issue de sa première saison, dans la vaste fosse commune des désastres télévisuels à oublier.
Initialement, Demons tente de réactualiser la chasse aux vampires et autres démons, en nous introduisant auprès du dernier descendant des Van Helsing, un adolescent de 18 ans, autour duquel veillent plusieurs personnages protecteurs. Nous sommes donc dans un univers à la thématique très proche de Buffy.
Il est difficile de savoir par où commencer pour énumérer tous les défauts, qui surgissent à chaque ligne de dialogues. La série constitue une sorte de vaste cliché ambulant, qu'on ne sait pas trop à quel degré comprendre. Ce recyclage éhonté de tous les stéréotypes du genre s'accompagne de dialogues tellement plats et convenus qu'il est presque possible au téléspectateur de les réciter avant même que les répliques ne soient prononcées. Le manque de subtilité se ressent aussi dans la présentation des personnages, figures unidimensionnelles sans la moindre épaisseur psychologique. La faiblesse est d'autant plus criante que le jeune supposé "héros" se révèle d'une fadeur désespérante (le jeu monolithique de l'acteur, Christian Cooke, y est sans doute pour quelque chose -le pauvre a d'ailleurs réussi à se commettre dans l'exaspérante Trinity depuis). Ce n'est pas la présence de Philip Glenister qui sauvera quoique ce soit. Impossible de s'attacher à cette ambiance.
Malheureusement, les intrigues suivent le même schéma. Les scénaristes brûlent les étapes de construction des storylines, utilisent toutes les ficelles les plus connues pour finir par plonger dans une caricature dont on est réduit à se demander si elle est asssumée ou à prendre au premier degré. Si sur le fond, tout tombe désespérément à plat, la forme ne permet pas de relever le niveau. Dotée d'une réalisation pour le moins discutable, la série devait en plus disposer d'un budget très serré, car tout est très très cheap (mais sans aucun charme). Les effets spéciaux n'étaient probablement pas une priorité ; ils pourront cependant nourrir l'aspect comédie involontaire de la série en générant sans doute quelques rires. Enfin, je vous épargnerai le récit de la mise en scène des combats.
Bref, pour ce samedi, je vais à l'encontre de mes principes : au lieu de rajouter des séries à votre pile des indispensables à voir, je vous fais gagner du temps (je sais aussi me montrer charitable). C'est bien simple : ne regardez par Demons. Ne tentez même pas le pilote.
Si vous aimez tellement Philip Glenister, ressortez vos DVD de Life on Mars ou Ashes to Ashes. Même si cela ne sera pas de l'inédit, vous passerez au moins une bonne soirée. Si vous voulez absolument voir des histoires de vampires, du classique Buffy jusqu'à Being Human, tout sera plus attrayant (sauf peut-être Blade... dans le genre...).
NOTE : 1,5/10
Voilà donc un gain de temps gracieusement offert qui va vous permettre de ménager un espace dans vos programmes pour la série que je vous proposerai demain !
12:49 Publié dans (Séries britanniques) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : itv, demons, philip glenister | Facebook |